Le premier ministre d’Emmanuel Macron commencera à travailler lundi pour tenter de former une coalition après que son parti a perdu sa majorité lors des élections législatives françaises.
La coalition centriste Ensemble de Macron a remporté 245 sièges, ce qui en fait le groupe le plus important, mais n’atteint pas les 289 sièges nécessaires pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.
L’alliance de gauche Nupes a remporté 131 sièges, tandis que le Rassemblement national de Marine Le Pen, parti d’extrême droite, a fait des progrès importants et a obtenu 89 sièges.
Les résultats définitifs ont été confirmés par le ministère de l’Intérieur dans les premières heures de lundi.
Le Premier ministre de Macron, Elisabeth Borne, a fait un bref discours à l’annonce des résultats, déclarant : « Ce soir, la situation est sans précédent.
« Cette situation constitue un risque pour notre pays, compte tenu des défis que nous devons relever », a-t-elle déclaré dans une déclaration télévisée, ajoutant : « Nous allons travailler dès demain pour construire une majorité de travail ».
Le résultat n’affecte pas la position de Macron en tant que président, mais signifie qu’il aura du mal à faire passer des lois sans une majorité à l’Assemblée nationale.
Le gouvernement Macron a également perdu plusieurs grands noms, puisque des ministres, dont la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon et la ministre de l’Environnement Amélie de Montchalin, ont perdu leur siège.
Les principaux ministres du gouvernement Macron ont admis que les résultats des élections législatives étaient « décevants ».
Les résultats sont « loin de ce que nous espérions », a déclaré le ministre du Budget Gabriel Attal sur la chaîne TF1, tandis que le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a déclaré à la télévision BFM : « On est en première place mais c’est une première place qui est évidemment décevante ».
Pendant ce temps, le numéro deux de la leader d’extrême droite Marine Le Pen, Jordan Bardella, a salué la performance de son parti comme un « tsumani ».
M. Macron et Mme Borne – qui a remporté son siège dans le Calvados, en Normandie – vont tenter de construire une alliance au cours des prochains jours avec des députés de centre-droit (LR) et indépendants afin de lui donner une majorité au Parlement.
Ensemble, Nupes, RN, LR…
Voici à quoi ressemblera l’Assemblée nationale selon les premières estimations #legislatives2022
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La nouvelle coalition de gauche Nupes – qui est désormais le deuxième groupe le plus important du Parlement – a été formée en mai après la débâcle de la gauche aux élections présidentielles d’avril. Elle regroupe le Parti socialiste de centre-gauche, La France Insoumise de gauche dure, les communistes et les verts.
La gauche n’avait que 60 sièges dans le parlement sortant.
Le parti d’extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement national, a fait d’énormes progrès alors qu’il ne disposait que de huit sièges dans le parlement sortant.
Le taux de participation a de nouveau été très faible au second tour, avec seulement 46 % de votants.
Plusieurs grands partisans de Macron ont perdu leur siège, notamment la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, la ministre de l’Environnement Amélie de Montchalin, l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale.
Les ministres qui perdent leur siège de député ne sont pas techniquement obligés de quitter leur fonction ministérielle, mais M. Macron a déclaré qu’on attendrait d’eux qu’ils le fassent.
Damien Abad, le nouveau ministre du handicap qui avait été au centre d’une tempête après avoir été accusé de viol par trois femmes, a été réélu dans l’Ain, dans le nord de la France.
Le ministre de l’Europe Clément Beune – un protégé de Macron qui était confronté à une course très serrée dans sa circonscription à Paris – a battu le candidat Nupes par seulement 658 voix.
L’équipe de la rédaction