Est-ce le moment d’acheter une propriété en Italie, à Chypre ou en Grèce ? Les prix de l’immobilier ont grimpé en flèche dans toute l’Europe ces dernières années, mais il existe de grandes différences entre certains pays.
Les prix des logements ont augmenté de 45 % et les loyers de 17 % dans l’UE depuis 2010, selon les derniers chiffres publiés par l’office statistique de l’UE Eurostat.
Il existe toutefois de grandes différences entre les pays. En Autriche, les prix des logements ont plus que doublé et les loyers ont augmenté de 45 % par rapport à il y a plus de dix ans. Dans d’autres pays, ils ont stagné ou diminué au cours de la même période.
La Grèce en est un exemple notable, les prix ayant chuté de 23 % et les loyers de 25 % entre 2010 et 2021.
En Italie, les prix des logements ont globalement baissé depuis 2010, même si, comme dans la plupart des pays de l’UE, ils sont repartis à la hausse ces dernières années. Les prix des loyers en Italie n’ont enregistré qu’une modeste augmentation, tandis que l’Espagne a enregistré de très faibles hausses des loyers et des prix des logements.
Voici la situation dans les pays couverts par The Local, selon Eurostat.
Trouver un nouveau foyer à l’étranger ?
Entre 2010 et le premier trimestre de 2022, les prix des logements ont plus que doublé en Autriche (+114 %) et ont augmenté encore plus en Estonie, en Hongrie, au Luxembourg, en République tchèque, en Lettonie et en Lituanie.
En Allemagne, les prix des logements ont augmenté de 94 %, en Suède de 92 % et en Norvège de 91 %.
Le Danemark (59 %) et la France (29 %) ont également enregistré une croissance à deux chiffres.
L’Espagne est le pays qui a enregistré la plus faible hausse (3 %) parmi les pays couverts par The Local.
Sur la même période, les prix ont baissé en Italie (-10 pour cent), à Chypre (-8 pour cent) et en Grèce (-23 pour cent).
Selon l’agence immobilière italienne Tecnocasa, les prix des logements dans le pays sont désormais inférieurs de 29 % à ceux de 2010, même si une lente tendance à la hausse a débuté en 2017. Seule Milan fait fi de la tendance, avec une augmentation de 8,5 % entre 2010 et 2021.
Les raisons de ces données, selon Fabiana Migliola, directrice de l’unité de recherche de Tecnocasa, sont la diminution des salaires et la faible disponibilité du capital, la plupart des acheteurs pouvant s’offrir des propriétés jusqu’à 250 000 €.
« Bien sûr, une croissance modeste de l’immobilier et des prix plus bas par rapport à de nombreux autres pays à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe rendent notre pays attrayant pour les investisseurs », a déclaré Migliola. « C’est un phénomène que nous avons surtout enregistré sur le marché des maisons de vacances, puisque l’année 2021 a signalé une augmentation du nombre de maisons de vacances achetées par des acheteurs étrangers, notamment des États-Unis, de France et d’Europe de l’Est. »
2022 pourrait être une année d’ajustement, a-t-elle poursuivi, mais la hausse des taux d’intérêt pourrait avoir un impact sur les acheteurs qui financent leur achat de maison par un prêt hypothécaire.
En ce qui concerne les prix, l’agence prévoit une reprise avec une hausse entre 2 et 4 %, avec une forte demande actuellement de la part des Italiens.
Où est-il moins cher de louer ?
Les loyers n’ont pas augmenté tout à fait autant que les prix des maisons, mais ils ont augmenté régulièrement depuis 2010.
Entre 2010 et 2022, les loyers ont augmenté de 17 % en moyenne dans l’UE. Parmi les pays couverts par The Local, c’est l’Autriche qui a enregistré la plus forte hausse, avec un taux impressionnant de 45 %. Le Danemark (21 %), la Suède (21 %), l’Allemagne (17 %) et la Suisse (10 %) ont également connu une hausse à deux chiffres.
Les augmentations ont été plus modestes en Italie (7 %), en Espagne (5 %) et en France (8 %).
La croissance la plus forte a été enregistrée en Estonie (177 %), en Lituanie (127 %) et en Irlande (77 %).
En revanche, en Grèce, les loyers ont diminué d’un quart sur la période, et Chypre a enregistré une baisse de 1 %.
Le problème de l’accessibilité financière
Si les taux d’augmentation moyens ne donnent qu’une image partielle du marché immobilier, un indicateur supplémentaire cité par Eurostat est le taux de surcharge des coûts de logement, c’est-à-dire le pourcentage de personnes qui consacrent 40 % ou plus de leur revenu disponible au logement.
Malgré l’effondrement des prix de l’immobilier et des loyers, la Grèce présentait le taux le plus élevé en 2020, avec une personne sur trois (33,3 %) dépensant 40 % ou plus de son revenu pour se loger.
Les autres pays européens présentant un taux de surcharge de coûts élevé sont le Danemark (14 %) et la Suisse (14 %).
Juste en dessous de la ligne des 10 % se trouvent la Norvège et l’Allemagne (9 %), l’Espagne (8 %), la Suède (8 %) et l’Italie (7 %).
Malgré cette hausse importante, l’Autriche présente un taux de surcharge relativement faible, à 6 %.
Quel est l’impact du Brexit sur les acheteurs britanniques ?
Pour les citoyens britanniques, le Brexit peut avoir ajouté des difficultés à l’achat de propriétés dans des lieux de l’UE. Des pays comme l’Autriche ont des restrictions spécifiques pour les citoyens non européens et là où il n’y a pas de restrictions, des taxes plus élevées et de nouvelles règles d’immigration peuvent faire en sorte que moins d’acheteurs britanniques entrent sur le marché.
En Espagne, il a été signalé cette semaine que les achats effectués par des résidents britanniques, qui représentaient autrefois près d’un quart de l’ensemble des transactions (24 %), ne représentent plus que 12 %.
Toutefois, une récente enquête menée auprès de 900 acheteurs britanniques a révélé que seuls 4 % d’entre eux avaient renoncé à acheter une propriété à l’étranger en raison des difficultés causées par le Brexit et la pandémie de Covid-19. Quelque 11 % ont procédé comme prévu l’année dernière et 85 % prévoient toujours d’acheter.
L’équipe de la rédaction