L’un des stéréotypes les plus tenaces sur les Français est qu’ils aiment s’empiffrer de cuisses de grenouilles, d’escargots et d’un juteux steak de cheval. Mais ces habitudes alimentaires font-elles vraiment partie de la France moderne ?
Avec le vin et la baguette, certaines habitudes culinaires font partie des clichés les plus souvent cités à propos des Français – en fait, la supposée habitude de manger des cuisses de grenouilles a même conduit les Anglais à surnommer les Français « frogs » (en retour, ils sont appelés les Rosbifs – les mangeurs de bœuf rôti).
Mais si tous ces clichés ont pu être vrais à un moment donné de l’histoire, font-ils encore partie du régime alimentaire quotidien des Français ?
Grenouilles
On n’a jamais mangé que la cuisse de grenouille en France. Les cuisse de grenouille sont généralement servies grillées ou frites, mais il existe des recettes qui prévoient de les faire bouillir ou de les cuire au four.
Des données de 2018 ont montré que 160 millions de cuisses de grenouille ont été consommées en France cette année-là (80 millions de grenouilles), mais gardez à l’esprit qu’elles sont assez petites, donc une portion normale impliquerait probablement environ 15 cuisses, ce qui ne représente qu’environ 10 millions de repas de cuisses de grenouille réels.
Cela signifie qu’environ un Français sur six mange des cuisses de grenouille par an, ce qui n’est pas vraiment un plat courant.
Il s’agit également d’un plat assez régional, populaire dans l’est de la France et dans les Vosges, mais rarement présent sur les menus du reste du pays.
Depuis les années 1980, la chasse aux grenouilles est largement interdite en France, de sorte que la majorité des cuisses consommées dans l’Hexagone sont en fait importées d’Indonésie, où ce plat est également populaire. Les grenouilles sont également consommées dans toute l’Asie et aux États-Unis.
Sont-elles bonnes ? – Les grenouilles sont si petites et si difficiles à manger qu’il est difficile d’en évaluer la saveur. Elles ont surtout le goût du poulet ou de la sauce avec laquelle elles sont servies. Ils sont cependant assez sains (sauf s’ils sont frits) car la grenouille est une viande maigre.
Escargots
Voilà un cliché qui tient la route, la France reste le premier consommateur mondial d’escargots, avec 30 000 tonnes par an.
Si certains en raffolent, ils ne figurent pas souvent au menu de la plupart des foyers français, et nombre des portions citées plus haut sont servies au restaurant – il existe même un restaurant spécialisé dans les escargots à Paris.
Si vous êtes un inconditionnel de l’escargot, vous pouvez cependant acheter un plat spécial, comme une assiette très épaisse percée de trous pour chaque escargot, qui permet de garder les escargots au chaud et de faire fondre le beurre pendant que vous les mangez.
Bien qu’ils soient plus répandus géographiquement que les grenouilles, les escargots sont plus souvent disponibles dans le nord de la France.
Si vous appréciez les escargots, c’est le moment d’en manger après que la Fédération française des aliments conservés ait averti que le changement climatique entraîne une diminution des récoltes d’escargots chaque année.
Sont-ils bons ? Ils sont généralement cuits dans une grande quantité de beurre à l’ail et aux herbes, et soyons honnêtes, presque tout a bon goût si on y ajoute suffisamment d’ail et de beurre. Ils sont plutôt durs à manger mais pas désagréables.
Cheval
Cette question semble particulièrement horrifier les Britanniques amoureux des chevaux, bien que de nombreux pays européens aient traditionnellement mangé de la viande de cheval – les Italiens et les Finlandais en mangent actuellement plus que les Français.
Vous en verrez encore sur les menus dans certains endroits, bien que ce soit moins courant qu’auparavant. En 2015, 180 000 tonnes de viande de cheval ont été consommées en France, mais seulement 20 % de la population a déclaré en manger.
Traditionnellement, la viande de cheval était une alternative peu coûteuse au bœuf pour les acheteurs qui devaient faire attention aux centimes, et elle a connu un déclin constant d’année en année au cours des 40 dernières années.
Vous trouverez cependant dans de nombreuses rues françaises des boucheries chevalines traditionnelles. Ces boucheries ne vendent peut-être plus de viande de cheval de nos jours, mais les propriétaires conservent souvent les enseignes historiques ou la maquette en bois d’une tête de cheval accrochée à l’extérieur de la boutique.
La boucherie chevaline fait l’objet d’une réglementation sanitaire stricte. Il est donc peu probable que vous mangiez l’animal de compagnie de quelqu’un, car un grand nombre de médicaments vétérinaires courants sont interdits pour les chevaux et n’entrent pas dans la chaîne alimentaire.
C’est bon ? Comme le bœuf, le cheval est généralement servi sous la forme d’un steak, d’un steak tartare ou d’un hamburger et – comme pour le bœuf – tout dépend de sa fraîcheur et de sa qualité de cuisson. Si vous prenez un bon hamburger, il est peu probable que vous puissiez faire la différence avec le bœuf.
Que mangent vraiment les Français ?
La chaîne de télévision France 2 organise chaque année un sondage intitulé « Le plat préféré des Français », dans lequel les gens votent pour leur plat préféré.
Et, coup dur pour la fierté gastronomique française traditionnelle, le plat préféré des Français est actuellement… le couscous.
C’est bon ? Oui, c’est vrai. Pilier de la cuisine nord-africaine, les plats à base de couscous sont largement disponibles dans de nombreux cafés et couscouseries français. Le style de service habituel consiste à apporter aux convives un monticule de couscous et une soupière de tajine de légumes, tandis que la viande (brochettes d’agneau, saucisses merguez ou cuisses de poulet) est commandée séparément.
Bon marché, rassasiant, délicieux et omniprésent, le couscous occupe dans le cœur des Français une place similaire à celle du restaurant de curry au Royaume-Uni ou de la pizzeria aux États-Unis.
Baguette
Ce stéréotype est vrai, les Français sont vraiment fous de baguettes et en consomment environ 6 milliards par an.
L’équipe de la rédaction