Le président français Emmanuel Macron a remplacé lundi un ministre visé par une enquête sur un viol, lors d’un remaniement ministériel après que son alliance au pouvoir a perdu sa majorité aux élections législatives.
Points essentiels :
- Après avoir été accusé de viol et mis en examen, le ministre des Solidarités et des Handicaps Damien Abad a été remplacé.
- Le fidèle de Macron, Clément Beaune, passe du poste de ministre de l’Europe à celui de ministre des transports.
- L’ancien ministre de la santé, Olivier Véran, sera le nouveau porte-parole du gouvernement.
Des critiques de gauche et de droite ont affirmé que les mêmes personnes avaient été reconduites dans leurs fonctions.
Après avoir récemment perdu sa majorité absolue aux élections législatives, le président français Emmanuel Macron a remanié son cabinet pour tenter de faire démarrer son second mandat sur des bases difficiles.
M. Abad, qui a nié ces allégations, a ensuite déclaré aux journalistes qu’il avait été la cible d’un « sinistre mouvement » de « calomnies méprisables organisées autour d’un calendrier » destiné à le chasser du gouvernement après seulement 45 jours.
Il sera remplacé par le directeur de la Croix-Rouge française, Jean-Christophe Combe.
Selon l’Elysée, les ministres des Affaires étrangères, des Finances et de la Défense sont restés inchangés. Cela signifie que Catherine Colonna, Bruno Le Maire et Sébastien Lecornu conservent respectivement leur poste.
Gérald Darmanin reste également à son poste de ministre de l’Intérieur, malgré le fiasco de la finale de la Champion’s League et les accusations de mensonge sur les causes du chaos. Les autres postes du cabinet de 41 personnes – exactement répartis entre les hommes et les femmes – ont été attribués pour la plupart à des politiciens de l’opposition.
femmes – sont allés pour la plupart à des politiciens issus des différentes factions du camp de Macron.
Cependant, un mois et demi seulement après le dernier remaniement, plusieurs rôles importants ont été modifiés, notamment celui de Clément Beaune, anciennement ministre de l’Europe, connu pour avoir joué un rôle clé dans les négociations du Brexit.
À la surprise générale, M. Beaune dirigera désormais le ministère des transports lors du remaniement ministériel, tandis que l’économiste en chef de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Laurence Boone, deviendra le nouveau ministre de l’Europe.
Le rôle de porte-parole du gouvernement a également été modifié, le ministre de la santé du gouvernement précédent, Olivier Véran, se voyant confier ce rôle à la place d’Olivia Grégoire.
Bien que le remaniement ait remplacé une ministre accusée d’agression sexuelle, une autre ministre accusée devait rester à son poste.
Chrysoula Zacharopoulou, qui a été accusée d’agression sexuelle dans son rôle de gynécologue, restera à son poste actuel de secrétaire d’État au développement, à la francophonie et aux partenariats internationaux.
D’autres ministres, comme ceux de la santé et de l’environnement, qui ont quitté leurs fonctions après avoir perdu les élections législatives, ont également été remplacés lors du remaniement.
Christophe Bechu, maire d’Angers (Loire) et allié clé de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, a été nommé ministre de l’environnement, en remplacement d’Amélie de Montchalin, fidèle à Macron, qui a perdu la bataille pour son siège lors des élections législatives.
Le président de Samu-Urgences de France, François Braun, remplacera Brigitte Bourguignon au poste de ministre de la santé, après que Mme Bourguignon ait également perdu son élection parlementaire.
Réactions de tous bords
Le remaniement ministériel n’a cependant pas été accueilli par des applaudissements de tous les partis. Après l’annonce du nouveau ministre de l’environnement, Greenpeace France a critiqué cette nomination, déclarant que M. Bechu n’a « aucune expérience des enjeux de la transition écologique et n’a presque jamais pris position sur les questions nationales ou internationales relatives au climat ou à l’environnement ».
Le remaniement était « un message aux troupes : la loyauté sera récompensée ». En attendant les mois à venir, où l’adoption de nouvelles lois risque de se jouer à quelques voix près », a tweeté Frédéric Says, commentateur politique pour la chaîne France Culture.
La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen a accusé « ceux qui ont échoué sont tous renommés » au gouvernement. Le dirigeant communiste Fabien Roussel a déclaré à la chaîne LCI qu’il avait « l’impression qu’ils recommencent avec les mêmes personnes ».
Bien que l’alliance au pouvoir de M. Macron ait remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections législatives du 19 juin, elle a perdu sa majorité et devra désormais former des coalitions pour faire passer les lois au Parlement.
Ce résultat a été considéré comme un revers majeur pour le président, qui a remporté un second mandat présidentiel en mai après avoir battu la leader d’extrême droite Marine Le Pen.
Ce remaniement intervient juste avant l’annonce du programme gouvernemental du Premier ministre français, Elisabeth Borne, prévue pour le mercredi 6 juin prochain.
L’équipe de la rédaction