Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra cette semaine à Paris avec le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese, cherchant à réparer les liens fortement endommagés par l’abandon d’un contrat de sous-marin, a déclaré un responsable mercredi.
M. Macron doit recevoir Mme Albanese à l’Elysée vendredi matin, a indiqué à l’AFP un responsable de la présidence française, qui a demandé à ne pas être nommé, en marge du sommet de l’OTAN à Madrid.
Les discussions à l’Elysée seront le premier sommet bilatéral formel de ce type entre les dirigeants australiens et français depuis que l’ancien Premier ministre australien Scott Morrison a déchiré en septembre 2021 un contrat français pour la construction d’une douzaine de sous-marins à propulsion diesel.
La rupture du contrat a entraîné une crise sans précédent entre Canberra et Paris et une telle hostilité que le ministre des affaires étrangères sortant, Jean-Yves Le Drian, a applaudi la défaite de Morrison dans les sondages face à Albanese, qui, a-t-il dit, « me convient parfaitement ».
Les actions de M. Morrison ont été marquées par « la brutalité et le cynisme, et je serais même tenté de dire une incompétence sans équivoque », a déclaré M. Le Drian lorsqu’il a passé la main à son successeur, Catherine Colonna, le 21 mai.
Le changement de cap de Canberra intervient alors que le pays a conclu un nouveau pacte de sécurité avec la Grande-Bretagne et les États-Unis. Le président Macron a rappelé ses émissaires en Australie et aux États-Unis à la suite de cette polémique.
La France a été particulièrement froissée, car elle se considère comme une puissance clé du Pacifique grâce à ses territoires d’outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.
Elle a également été blessée par le fait que Macron avait reçu Morrison à l’Elysée en juin 2021, quelques mois avant cette étonnante volte-face, et que les responsables français ont déclaré n’avoir eu aucune idée, même en privé, de ce qui allait se passer.
M. Albanese a annoncé au début du mois que le fabricant français de sous-marins Naval Group avait accepté un « règlement juste et équitable » de 555 millions d’euros (584 millions de dollars) pour l’Australie, mettant fin à un contrat de plusieurs milliards de dollars vieux de dix ans.
« Il est important que cette réinitialisation ait lieu », a déclaré M. Albanese lors d’une interview accordée le 24 juin à la chaîne de télévision nationale ABC.
« La France, bien sûr, est au centre du pouvoir en Europe, mais c’est aussi une puissance clé dans le Pacifique ».
Le prédécesseur de Scott Morrison au poste de premier ministre, Malcolm Turnbull, a déclaré que la visite était une « grande opportunité » pour aider Paris et Canberra à surmonter une « très mauvaise période » où le gouvernement français n’a même pas « décroché le téléphone. »
M. Albanese « n’est pas Scott Morrison, c’est un gros avantage », a-t-il déclaré aux journalistes français lors d’un événement organisé par l’Institut Montaigne à Paris.
L’équipe de la rédaction