Les touristes et les habitants de la région se rendent en masse sur la « côte jurassique » française pour y chercher des vestiges anciens, mais cela pourrait bientôt devenir illégal, car les falaises sont sur le point d’être intégrées à un nouveau parc national.
Formées il y a plus de 150 millions d’années, ces falaises « jurassiques » étaient autrefois le refuge des dinosaures. Même si la Normandie est déjà connue pour ses formations rocheuses emblématiques, les falaises des Vaches Noires sont particulières : c’est là que les premiers restes de dinosaures et de crocodiliens marins ont été découverts en France, à la fin des années 1700.
Aujourd’hui, les fossiles jonchent les plages au pied des falaises, qui sont ouvertes au public. Les paléontologues amateurs et professionnels chassent les coquillages, les fossiles et les plantes anciennes, et cette activité est actuellement autorisée (bien qu’il soit recommandé de n’en emporter que de petites quantités).
Mais cela pourrait bientôt devenir illégal, car la France souhaite classer les « falaises jurassiques du Calvados » en réserve naturelle nationale. Cela signifie qu’il serait strictement interdit de prélever des plantes, des animaux, des fossiles, des minéraux ou des coquillages.
Happy Fossil Friday! Here are some of the fossils my cousin found at Falaise des Vaches Noires yesterday. pic.twitter.com/6XiQJXN5Ov
— Skye McDavid (@SkyeMcDavid) June 25, 2021
La préfecture du Calvados souhaite protéger la topographie et la biodiversité uniques de la région en faisant de six secteurs du littoral du Calvados une réserve naturelle nationale.
Cette décision vise également à protéger les visiteurs. Selon le maire de la commune qui abrite les falaises – Villers-sur-Mer – de nombreux chercheurs de trésors tentent de descendre de la falaise, ce qui est assez dangereux. Chaque année, des randonneurs restent bloqués en tentant de descendre sur la plage ou se retrouvent piégés par la marée au pied des falaises. Il sera toujours possible de se promener dans le parc, mais sur des sentiers balisés pour les piétons.
Le communiqué de presse de la préfecture, publié le 18 juillet, précise bien qu’il est prévu de continuer à soutenir « la poursuite des activités scientifiques et éducatives liées à la paléontologie », mais les paléontologues amateurs qui fréquentent la région craignent que cela ne s’applique surtout aux professionnels.
Beaucoup d’entre eux aiment partager leurs collections avec le musée local, Paleospace, et sont donc opposés au projet de création d’un « parc jurassique », car ils craignent que cela ne nuise au musée.
Pour le maire de Villers-sur-Mer, Thierry Granturco, qui fait également partie du conseil d’administration du musée, le problème est qu’il n’y a pas de distinction entre la « collecte et l’excavation » de fossiles. M. Granturco a déclaré à France 3 Normandie que la plupart des paléontologues amateurs se contentent de ramasser les fossiles déjà éparpillés sur la plage, plutôt que de perturber l’environnement naturel.
Il encourage donc tout le monde à faire entendre sa voix lors du débat public qui aura lieu du 24 août au 16 septembre. Les amateurs de fossiles peuvent se rendre sur le site du gouvernement (ICI) pour en savoir plus.