30 mai 2023
Début du procès en France sur le scandale européen de la viande de cheval

Début du procès en France sur le scandale européen de la viande de cheval

Dix-huit personnes ont été jugées mardi en France, accusées d’avoir dirigé un gigantesque réseau européen de commerce de viande de cheval impliquant des produits non autorisés à la consommation humaine.

Bannie par les consommateurs américains et britanniques, la viande de cheval – généralement moins chère que le bœuf – fait depuis longtemps partie des habitudes culinaires des pays européens, dont la France, mais sa production et sa distribution sont strictement réglementées.

L’affaire qui sera jugée dans la ville portuaire de Marseille, dans le sud de l’Europe, est le plus grand scandale lié à la viande de cheval depuis 2013, lorsque des millions de plats préparés ont été retirés des magasins dans toute l’Europe après qu’il a été constaté qu’ils contenaient de la viande de cheval au lieu du seul bœuf indiqué sur l’étiquette.

Sont jugés des Français, des Belges et des Néerlandais accusés d’avoir violé les règles sanitaires de l’UE régissant le commerce de la viande de cheval, et d’avoir falsifié des documents officiels entre 2010 et 2015.

Ils sont également accusés d’avoir trompé les propriétaires de chevaux âgés en leur faisant croire que leurs animaux bien-aimés allaient finir leurs jours à la campagne alors qu’en réalité ils étaient emmenés directement à l’abattoir.

Les chefs d’accusation spécifiques du procès, qui doit durer trois semaines, sont la fraude, l’association de malfaiteurs, le fait d’induire les consommateurs en erreur et de mettre leur santé en danger.

Les membres du groupe, qui comprend des négociants en viande chevaline et des vétérinaires agréés, sont soupçonnés d’avoir enfreint un certain nombre de règles européennes relatives à l’importation de chevaux, notamment en falsifiant des certificats d’origine.

Le principal suspect est le Belge Jean-Marc Decker, 58 ans, qui, selon les procureurs, a fourni au réseau des chevaux dont la viande était impropre à la consommation.

Outre les personnes accusées, pour la plupart âgées de 50 ou 60 ans, une société de vente en gros de viande de cheval basée dans le sud de la France est également sur le banc des accusés pour avoir distribué la viande en prétendant faussement qu’elle était française.

L’entreprise, selon les procureurs, « était indifférente aux impératifs sanitaires régissant le secteur ».

La procédure judiciaire devait commencer par le témoignage du plus haut responsable vétérinaire de l’abattoir municipal d’Alès, dans le sud de la France, où l’enquête a débuté en 2013.

L’ancienne propriétaire de chevaux Aline Oudin, qui doit témoigner mercredi, a déclaré à l’AFP avoir remis son cheval à l’un des prévenus en 2013 en échange d’une promesse de « retraite heureuse » pour l’animal. Deux semaines plus tard, elle a découvert que le cheval avait été abattu et sa viande vendue.

« Ils ont trompé les propriétaires, ils ont trompé les consommateurs, ils ont trompé tout le monde », a-t-elle déclaré.

Parmi les plaignants figurent également l’ordre des vétérinaires de France, l’ANBV (association pour l’élevage et la transformation de la viande) et la municipalité d’Alès.

L’équipe de la rédaction

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