Nice, sur la Côte d’Azur, est l’une des villes les plus visitées de France, mais elle ne se résume pas à la plage et à la Promenade des Anglais. Nous avons demandé à Jeanne Oliver, auteur et résidente niçoise depuis 22 ans, de nous faire part de quelques-uns de ses endroits préférés hors des sentiers battus.
Villa Les Palmiers
Lorsque Nice a voté pour rejoindre la France en 1860, la célébration a eu lieu dans ce vaste domaine en présence de Napoléon III.
Plus tard, un marchand d’art anglais a acheté la propriété et l’a redécorée avec des tonnes de marbre importé, la baptisant Palais de Marbre. La splendeur de la villa, qui abrite aujourd’hui les Archives municipales, est clairement visible sur le côté sud, où un vaste jardin entretenu, composé de bassins réfléchissants et de statues, rappelle l’âge d’or de la villa. Sur la façade néo-classique se trouve une loggia sur laquelle est gravé le rappel de John Keats selon lequel « Une chose de beauté est une joie pour toujours ».
Promenez-vous sur l’allée ombragée à droite du jardin et admirez le pigeonnier orné qui servait de symbole de statut et de source de pigeons frais.
7/9 avenue de Fabron
Musée International d’Art Naïf
À proximité se trouve ce musée amusant consacré à l’art naïf. Peintures, sculptures, dessins et affiches retracent l’évolution de cette forme d’art populaire et accessible à travers les œuvres de ses peintres les plus célèbres : Henri Rousseau, Grand-mère Moïse, Ivan et Josip Generalic et bien d’autres.
Le musée est hébergé dans l’ancien château Sainte Hélène qui appartenait autrefois au parfumeur François Coty. Attardez-vous dans le parc du domaine marqué par les sculptures colorées de Frederic Lanovsky.
23 avenue de Fabron
Les cimetières de la colline du château
Les deux cimetières situés sur le versant nord de la colline du château – chrétien et juif – témoignent de la remarquable diversité culturelle, historique et artistique de Nice.
Les 2 250 tombes du cimetière chrétien présentent un mélange exubérant de styles artistiques allant du sobre au bizarre. Promenez-vous parmi les bustes, les médaillons, les statues tristes, les croix, les anges et les jeunes filles en pleurs jusqu’à la tombe de la famille Gastaud où l’ange de la mort plane au-dessus d’une tombe entrouverte par des mains de pierre. Difficile de manquer la tombe de Grosso, haute de 12 mètres, qui présente sa femme et ses deux enfants surmontés d’un ange bienveillant.
Le cimetière juif adjacent commémore les Juifs de Nice qui ont péri pendant l’Holocauste ainsi que les héros de la Résistance locale.
Remarquez la tombe inhabituelle d’Asseo, ornée de sculptures de trains, d’avions, de voitures et de pins. Il s’agit de la tombe d’un garçon de sept ans qui demandait à ses parents ses objets préférés. Incapables de répondre à sa demande à l’époque, ils ont honoré ses souhaits dans la mort avec ce témoignage émouvant de l’amour parental.
Église de l’abbaye de Saint Pons
L’abbaye de Saint Pons est l’une des plus anciennes abbayes du sud de la France, construite au huitième siècle à l’endroit où Saint Pontius de Cimiez a été martyrisé.
Bien que l’abbaye fasse désormais partie de l’hôpital Pasteur et ne soit pas ouverte aux visites, l’église adjacente est fièrement ouverte pour présenter les résultats de sa récente restauration.
Datant de 1725, l’église est un exemple brillant de l’architecture baroque de Nice. Les chapelles latérales décorées de colonnes torsadées, un tableau derrière l’autel représentant le martyre de Saint Pontius et une crypte exquise contenant les reliques du saint martyr sont les points forts de cet intérieur aux couleurs vives.
Hôtels particuliers Gloria
À quelques pas du célèbre musée des Beaux-Arts, se trouve ce chef-d’œuvre de l’Art déco, classé monument historique en 1989. De loin, la façade grisâtre ressemble à n’importe quel autre immeuble d’habitation.
En y regardant de plus près, on s’aperçoit que le béton teinté brille de coquilles d’huîtres incrustées et que les balcons se courbent comme les vagues de la mer. Au dernier étage, des rapaces sculptés, inspirés du Chrysler Building de New York, gardent l’immeuble.
Derrière le magnifique portail d’entrée (généralement ouvert) se trouve une cour avec des stucs et des bas-reliefs plus élégants. En passant par l’entrée du bâtiment, vous pourrez admirer une mosaïque de verre gigantesque sur le côté opposé.
On aperçoit un escalier monumental en béton, soutenu par des colonnes de couleur verte, qui monte en spirale jusqu’à un toit en verre. Des boîtes aux lettres en bronze fabriquées à la main aux rampes complexes et aux sols en marbre, Gloria Mansions est le summum du design des années 1930.
123 rue de France
Château Valrose
Les étudiants de l’université de Nice ont de la chance de pouvoir étudier dans ce château-parc devenu campus. Construit en 1870 pour un baron et financier russe, l’extérieur du château est un festival de flèches, d’arcs brisés et d’escaliers massifs, tandis que l’intérieur s’enorgueillit de lustres en cristal, de fresques et d’une salle de concert de 400 places.
Le parc s’étend sur 10 hectares sur la colline de Cimiez, avec une porte d’entrée gothique sur le côté est pour accueillir les visiteurs aristocratiques du XIXe siècle. Jusqu’à la mort du baron en 1881, les meilleurs musiciens de l’époque se produisaient au château.
Bien que le château et le parc soient habituellement fermés aux visiteurs aléatoires, l’Université de Nice accueille un cycle régulier de concerts et d’ateliers qui sont ouverts au public.
28 Avenue Valrose
Villa Paradiso
La majestueuse Villa Paradiso et ses vastes jardins ont été construits en 1881, à l’époque où tous ceux qui possédaient un titre de propriété ou un compte en banque assez important (de préférence les deux) souhaitaient séjourner sur le boulevard de Cimiez à la mode.
Plus tard, elle est devenue la résidence du baron Etienne Van Zuylen et de son épouse Hélène, née de Rothschild, qui ont créé la section niçoise de la Société pour la protection des animaux.
Après la Seconde Guerre mondiale, la ville de Nice acquiert le domaine, le transforme d’abord en Conservatoire de musique, puis tente de le vendre. Après une levée de boucliers, le maire a cédé et cette propriété historique abritera bientôt un institut de cancérologie.
24 boulevard de Cimiez
Hôtel Alhambra
Les arcs en fer à cheval et les minarets semblent déplacés à Cimiez, mais l’orientalisme faisait fureur au début du XXe siècle. Construit en 1900, le bâtiment est également inhabituel car il est le produit d’une femme entrepreneur, Madame Emilie Gabrielle Sabatier.
Cette femme intelligente a construit son hôtel dans un style néo-mauresque afin d’attirer une clientèle internationale. Les affaires sont florissantes jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, lorsque l’hôtel est réquisitionné pour servir d’hôpital militaire. Les clients ne sont jamais revenus en force et en 1947, il est devenu un immeuble d’appartements.
48 boulevard de Cimiez
Maison de la Treille
Cette vieille maison captivante avec une vigne luxuriante en cascade sur la façade est peut-être l’endroit le plus Instagramable de la vieille ville.
Treille signifie « vigne » et celle-ci est là depuis au moins le début du XXe siècle. À une époque, le bâtiment était une taverne, puis il est devenu un centre pour la langue et les traditions de Nice. Vers 1930, l’artiste Raoul Dufy a représenté la maison dans un tableau, Le Mai à Nice, qui se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux Arts.
9 rue Saint Augustin
Crypte archéologique
Une visite à la « crypte » archéologique est un aperçu fascinant du Nice médiéval. Avant que les murs de Nice ne soient détruits en 1706, la vieille ville était protégée par un système de portes, de tours et de bastions, dont aucun n’est visible aujourd’hui – du moins pas en surface.
Lorsque les travaux du tramway de Nice ont commencé en 2007, les ouvriers ont eu la surprise de découvrir les vestiges intacts de la fortification de Nice, notamment des douves et un aqueduc. La crypte s’étend sur 2 000 mètres carrés sous la place Garibaldi, avec un système de passerelles pour faciliter les visites. Les visites doivent être réservées à l’avance et comprennent une visite guidée (en français).
L’équipe de la rédaction